Malgré un rendement moyen légèrement en recul au premier semestre, les SCPI restent un placement à la collecte soutenue, épargné par rapport aux autres classes d’actifs.
Petit rappel : une SCPI ou sociétés civiles de placement immobilier, est une structure d’investissement consacrant 95% minimum de son actif net en immobilier. Elle peut se spécialiser à travers différentes thématiques d’investissement selon les secteurs d’activités (logements résidentiels, bureaux, commerces, logistique ...) mais aussi géographique.
L’investisseur placera ainsi ses fonds en achetant des parts de la SCPI et celle-ci s’occupera de la gestion et de la mise en location de son parc immobilier, afin que les investisseurs tirent des revenus (distribution de coupons) au prorata des parts détenues. Au sein de l’univers d’investissement immobilier, il s’agit d’un placement très attractif puisque toute la gestion (achat, entretien, loyers …) est déléguée à la SCPI en contrepartie de frais de souscription (de 8 à 12% généralement).
Les SCPI grandes gagnantes de cette année.
Chahutés sur le premier semestre 2022, notamment par des politiques monétaires changeantes, la guerre en Ukraine, la flambée de l’inflation ainsi que de potentiels risques de récession, les marchés financiers présentent des performances dégradées. Alors pourquoi les SCPI sont-elles épargnées par rapport aux autres classes d’actifs ?
La première raison tient du caractère tangible de cette branche d’investissement. L’immobilier détient par nature une valeur intrinsèque, et de fait, une fonction de valeur refuge, attirant les investisseurs en période d’incertitude. La deuxième raison qui leur permet de jouir de belles performances réside en la diversification de l’investissement. La SCPI maitrise son risque de marché par un univers d’investissement large, que ce soit dans les secteurs d’activités, mais aussi au niveau géographique.
Entre commerces, bureaux, hôtels, infrastructures de santé ou d’éducation, de tourisme, ou encore des entrepôts, sur l’ensemble du territoire Français ou sur l’entièreté du continent européen, les SCPI attirent par leurs multiples possibilités et leur dilution des risques. De plus, le marché des SCPI se dynamise ces dernières années avec des labélisations ISR progressives, permettant ainsi aux investisseurs de donner du sens à leur épargne et de contribuer au développement durable.
Performances 2022 des différentes classes d’actifs :
Source : Quantalys
Collecte et performances en 2022.
Malgré une baisse par rapport à 2021, les SCPI affichent des performances solides pour ce premier semestre 2022. Le taux de distribution (TD) moyen versé aux associés a été de 4.20% selon la plateforme France SCPI.
Cependant, des disparités existent entre les différentes SCPI. Celles spécialisées dans la logistique, investies principalement en locaux d’activités et en entrepôts servent un taux de distribution moyen de 5.38% quand les SCPI dites diversifiées, qui agissent sur des branches d’activités différentes, proposent un taux de distribution moyen de 5.08%, en augmentation par rapport à l’année 2021 (5.06%).
Les SCPI de commerces proposent quant à elles un taux de distribution moyen de 4.61%. Après avoir été durement frappées par la crise du covid, le rebond des SCPI d’hôtellerie se démontre par un taux de distribution moyen passant de 2.98% en 2021 contre 4.44% au premier semestre 2022. Dominant le marché depuis plusieurs années, les SCPI de bureaux, retrouvent finalement des niveaux plus modestes avec un taux de distribution de 4.23%.
D’autre part, les loyers commerciaux, indexés à l’inflation, ont récemment été plafonnés à 3.5% pour un an par les pouvoirs publics. De fait, les SCPI de commerces devraient proposer un taux de distribution fonction de ce plafond. Dans l’environnement inflationniste actuel, cette branche d’investissement semble donc pertinente.
En forte croissance, la collecte des SCPI atteint 5.2 milliards d’euros toutes typologies confondues pour ce premier trimestre. Toujours selon France SCPI, l’année 2022 s’annonce comme une année record, dépassant potentiellement la collecte de 2019, qui s’élevait déjà à 7.9 milliards d’euros.
Enfin, dans un souci d’appréciation de la valorisation du parc immobilier, il convient de réaliser une analyse des valeurs de reconstitution. Au 31 décembre 2021, la décote du prix d’une part par rapport à la valeur de reconstitution est en moyenne de 3.71% tous secteurs confondus. Cela signifie que les souscripteurs achètent aujourd’hui leurs parts en moyenne 3,71 % moins cher que la valeur réelle des biens et cela pour près de 80% des SCPI.
Les SCPI affichent toujours un écart favorable (de 3,71 % en moyenne) entre leur prix de souscription et leur valeur de reconstitution, offrant une marge de sécurité en cas de baisse du marché immobilier, voire un potentiel d'appréciation du prix de part. La décote la plus importante s’affiche dans le secteur des SCPI diversifiés à -4.23%. Enfin, ces valeurs de reconstitution s’apprécient pour chaque catégorie, à l’instar des SCPI de commerce (+2.45%), des SCPI diversifiés (+2.03%) ou spécialisées (+1.43%), mettant en exergue le dynamisme et la reprise de ce marché.
Dans un environnement macroéconomique si particulier, l’investissement en SCPI peut ainsi se révéler attractif. Votre conseiller se tient à disposition pour vous accompagner avec agilité dans la sélection de solutions.
Achevé de rédiger le 25 août 2022
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